lundi 8 septembre 2008

Le malaise s’accroît dans l’immobilier en Europe

Si la crise immobilière est ouverte en Espagne, en Irlande et en Angleterre, les mauvaises nouvelles se multiplient dans les pays réputés plus solides comme la France. Avec un impact inévitable sur la croissance...

Alors que les autorités américaines tentent de colmater les brèches en volant au secours des deux géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, le malaise immobilier s’amplifie en Europe. En Espagne, la crise a fait sa première grande victime : le promoteur Martinsa-Fadesa qui vient d’être placé en cessation de paiement faute de pouvoir obtenir un prêt de 150 millions d'euros. En Irlande, l'activité du secteur du BTP a chuté de 16,4% au premier trimestre. Et au cours des cinq premiers mois de l’année, le prix des logement a baissé de 4,4%. Au Royaume-Uni, c’est encore pire, les prix ont déjà baissé de 8,8% depuis le mois d’octobre dernier et les professionnels n’ont jamais été aussi pessimistes. Mais la situation s’aggrave aussi dans les pays réputés plus « solides ». En Italie, le secteur de l’immobilier commence à ressentir les effets de la dégradation de la conjoncture. Et en France, les permis de construire ont baissé de 4,7% au cours du premier trimestre et de 16,7% sur un an.

L’Europe, comme les Etats-Unis, est donc confrontée à une correction importante du secteur de l’immobilier. Les prix des logements devraient commencer à baisser d’ici au troisième trimestre dans l’ensemble de la zone, préviennent d’ores et déjà les experts de la Deutsche Bank. La stabilisation prendra du temps : les valorisations sont élevées (comme aux Etats-Unis, elles auraient dépassé de 25% leur moyenne de longue période), le poids de la dette des ménages est excessif et les conditions de financement se resserrent. Si le cycle immobilier actuel se cale sur celui du début des années 1990, les prix devraient se stabiliser… vers 2010 ! Dans ce contexte durablement morose, les ménages vont sans doute privilégier l’épargne à la consommation. L’Europe risque donc d’entrer à nouveau dans une période de croissance molle, même si le moteur des exportations donne depuis quelques mois des motifs de satisfaction indéniables.

Sébastien Julian - 15/07/2008 13:39 - L'Expansion.com

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